La renaissance et le rêve
L'exposition au Musée du Luxembourg, intitulée « La Renaissance et le rêve », se propose d’étudier la place très importante accordée aux songes par les peintres de la Renaissance. En effet, ces derniers sont influencés par les travaux des philosophes, théologiens, médecins et poètes du XVe et XVIe qui présentent le rêve comme une façon de s’évader des contraintes physiques corporelles pour entrer en relation avec l’Au-delà. Les peintres sont alors confrontés à la problématique de la représentation de ce qui ne peut être représenté. Issue elle-même d’un rêve de vie nouvelle, la Renaissance a conféré aux songes une extraordinaire importance. Le rêve est exploité aussi bien en tant que révélation d’un autre monde, saint ou infernal, pour transfigurer le vécu quotidien ou montrer sa dimension érotique, ou perçu comme une métaphore de l’art lui-même. Alors la vie devient un songe et l’artiste un rêveur. Loin des questionnements de notre époque marquée par la psychanalyse et renseignée par les neurosciences, cette conception fascine les artistes de la Renaissance, qui sont confrontés en outre à un défi majeur : comment représenter l’irreprésentable ? Selon le sujet, les périodes et les régions, ils ont apporté à cette question des réponses fort différentes, que l’exposition propose de réunir et de confronter. Le parcours conduit naturellement le visiteur de l’endormissement au réveil, traversant rêves, visions et cauchemars. L’exposition permet de découvrir les différentes réponses apportées par les artistes de plusieurs pays et dans des temporalités diverses. Réunissant près de 80 œuvres d’artistes illustres de la Renaissance, de Jérôme Bosch à Paolo Véronèse, en passant par Albrecht Dürer ou Le Corrège, l’exposition permet de découvrir cet âge d’or de la représentation du rêve et invite chacun à laisser libres les voies de son imagination et à s’abandonner aux troublantes images du rêve.